Le Ministre des Finances et du Budget Monsieur CHRISTIAN GEORGES DIGUIMBAYE, a présidé la cérémonie de signature de la convention de consolidation des engagements de l’Etat tchadien auprès de la BEAC, ce jour 20 septembre 2017 dans la salle de réunion dudit ministère.
Dans ces propos de circonstance, le Ministre des Finances a d’abord remercié au nom de Son Excellence IDRISS DEBY ITNO, Président de la République Chef de l’Etat et du Gouvernement, quant aux efforts que l’Institut d’Emission a déployés, et cela de manière continue pour garantir la stabilité monétaire dans la sous-région CEMAC. Avant de souligner que la gestion prudente de la monnaie est un meilleur gage pour mener des politiques macroéconomiques saines afin d’amorcer une croissance soutenue et durable.
En effet, le Ministre a aussi relevé que la BEAC apporte un soutien non négligeable aux politiques économiques générales élaborées par ses Etats membres.
C’est dans ce sens que la BEAC a, en son temps, accordé dans le cadre d’une politique monétaire accommodante des financements directs à ses six (6) Etats Membres.
Le Tchad a bénéficié à ce titre d’un montant total de 479 milliards de FCFA constitué des avances statutaires, des créances consolidées et des avances exceptionnelles.
En plus, le Ministre n’a pas manqué de noter que face à la crise financière due à la chute des cours du baril de pétrole et l’engagement du Tchad dans la lutte contre le terrorisme a réduit considérablement les ressources et partant a impacté les trésoreries du pays d’où l’accumulation des arriérés. C’est pourquoi le Gouvernement a entrepris, conformément à ses engagements avec les Institutions de Breton Woods, des démarches auprès de tous ses créanciers afin de rééchelonner sa dette publique.
Pour finir, le Ministre des Finances laisse entendre que le Tchad a, en droite ligne avec les réformes que mènent la BEAC, entrepris aussi, par le biais du Ministère des Finances d’importantes réformes économiques et structurelles soutenues par le programme de référence puis le programme appuyé par la Facilité Elargie du Crédit (FEC) du FMI.
Le Gouverneur de la BEAC Monsieur ABBAS MAHAMAT TOLLI pour sa part relève que dans un contexte économique marqué par la réduction significative des marges budgétaires des Etats de la CEMAC depuis la fin de l’année 2014, les plus Hautes Autorités de la Sous-région ont adopté, lors de la Conférence des Chefs d’Etat du 23 décembre 2016 à Yaoundé, une série de résolutions parmi lesquelles :
· le gel des plafonds des avances statutaires de la BEAC au niveau fixé sur la base des recettes budgétaires de l'exercice 2014, et ;
· la migration progressive vers le financement des Trésors publics par les marchés de capitaux, en substitution des financements directs de la Banque Centrale.
Le Comité de Politique Monétaire de la BEAC, au cours de sa session ordinaire du 22 mars 2017, a convenu de la suppression progressive des avances aux Trésors nationaux, en décidant de procéder à la réduction des plafonds d’avances statutaires d’un dixième chaque année. Il convient à cet égard de souligner que, pour éviter que cette mesure, déjà envisagée plusieurs années auparavant, ne pénalise les Etats.
La BEAC avait mis en place, depuis 2009, le marché des titres publics sur lequel ceux-ci ont la possibilité de collecter davantage de ressources qu’à travers les avances directes de la Banque Centrale aux Trésors, et à des coûts bien plus avantageux.
Cette dynamique devait principalement permettre de réduire les rigidités de la politique monétaire et d’asseoir les bases d’un financement des déficits publics par le marché, en lieu et place du financement monétaire. Dans le même temps, les pressions inflationnistes seraient contenues et la stabilité extérieure de la monnaie commune sauvegardée.
Au demeurant le Gouverneur affirme que « dans le contexte actuel, la consolidation des engagements du Tchad est une bouffée d’oxygène pour le pays. En effet, elle permet de transformer ses engagements à vue à l’égard de la BEAC en un prêt à long terme, allégeant de ce fait le poids à court terme de la dette, du fait de son étalement dans le temps, du différé accordé, et du taux très concessionnel retenu. »
En définitive, le Gouverneur de la BEAC a également signé un accord cadre de provision de liquidité d’urgence dans le cadre du renforcement de la stabilité financière de la sous région.