La traditionnelle conférence de la Mission Résidente du FMI sur les « Perspectives économiques régionales» a eu lieu ce mercredi 29 Mai 2019 dans la grande salle de réunion du siège de la BEAC de Ndjamena.
Cette conférence s’est tenue sous le patronage du Ministre des Finances et du Budget Monsieur ALLALI MA- HAMAT ABAKAR, en présence des Présidents des Grandes Institutions de la République, les Elus du peuple, les ambassadeurs, les partenaires techniques et financiers, les Directeurs Généraux des Ministères, les Opérateurs Économiques, les représentants de la Société Civile et des organes de presse.
L’édition 2019 a pris en compte trois principaux thèmes, il s’agit notamment : Une reprise économique contrastée en Afrique Subsaharienne ;
Les conséquences économiques des conflits ; Les zones de libre-échange continentale. Le Ministre des Finances et du Budget dans son propos introductif, a souligné que: « les pays dépourvus de res- sources naturelles devraient bénéficier d’une croissance d’au moins 5% ainsi que d’une hausse de revenu par habi- tant plus rapide que la moyenne mondiale à moyen terme, d’autres pays riches en ressources naturelles, comme le nôtre, accuseraient une croissance plus faible. Pour lui ce paradoxe s’explique, entre autre, par la baisse de la de- mande mondiale de matières premières consécutive à la contraction des économies chinoises et de la zone euro, le dérèglement climatique et son impact sur le secteur agro- pastoral de l’Afrique sub-saharienne, le poids de la dette publique, la fragilité du système de financement de l’écono- mie, l’insuffisance des infrastructures de base. Il faut ajouter à cette liste les défis sécuritaires permanents pour ce qui est du tableau du Tchad impacté par les conflits dans les pays limitrophes.
C’est face à ces défis exacerbés par la crise économique et financière induite par le triple choc de la baisse drastique des cours du pétrole, des préoccupations sécuritaires et de la question humanitaire des réfugiés et déplacés que le Gouvernement du Tchad a fait appel au FMI dès mi-2014 pour la mise en place d’un programme triennal soutenu par la Facilité élargie de crédit (FEC) renforcé. En 2017, un nouveau programme avec une prise en compte de la dimension sous régionale des défis a été mis en œuvre.
A l’effet de protéger, de tout risque systémique, nos économies encore vulnérable le programme soutenu par la Facilité élargie de crédit (FEC) concernera, à juste raison, l’en- semble des six(6) pays de la zone CEMAC. Nous y croyons car forts de l’appui constant et du plaidoyer de haut niveau, du Président de la République, IDRISS DEBY ITNO, auprès de ses pairs. Le Ministre n’a pas perdu de vue la question de la dette. C’est dans cette logique qu’il informe l’assistance que la finalisation de l’audit de la dette intérieure assortie d’une stratégie d’apurement et sa mise en œuvre ainsi que l’audit et la restructuration des banques en difficulté devraient ramener la sérénité pour une croissance plus forte et soutenue à long terme et moyen terme ».
A cet effet, Il est à souligner que le Ministère des Finances et du Budget travaille d’arrache-pied pour l’indispensable mobilisation des ressources, la modernisation des services et l’amélioration de la qualité de la dépense publique. Malgré ces perspectives favorables, des faiblesses structurelles qui limitent la résilience de l’économie tchadienne subsistent. Il s’agit entre autres de sa faible diversification, des conditions prohibitives d’accès aux financements, pour ne citer que ceux-là.
Le représentant du FMI, Monsieur Joseph NTAMATUNGIRO dans sa présentation a remercié les invités d’avoir honoré de leurs présences cette conférence sur les perspectives économiques régionales en Afrique Subsaharienne, avant de souligner que la présentation d’aujourd’hui est relative à l’édition d’avril 2019, qui a été intitulée: « Reprise dans un contexte de grande incertitude ». Le conférencier a fait mention de la reprise après le ralentissement de la croissance de 2015-2016 consécutive à la forte chute des prix du pétrole et de bonnes perspectives pour le moyen terme. Cependant, la croissance demeure modeste et, surtout, fragile. Pour rappel, la production du document a eu lieu dans un contexte d’essoufflement de la croissance économique mondiale, en plus de problèmes propres à la région. Il suffit de citer les menaces de guerre commerciale entre les Etats Unis et la Chine, le Brexit, la normalisation de la politique monétaire aux Etats Unis (passage d’une politique non conventionnelle à une poli- tique conventionnelle). Ces problèmes subsistent, comme l’atteste l’instabilité du marché boursier dont les principaux indices boursiers sont passés d’une augmentation de presque 1% à l’ouverture à une baisse de presque 1% à la clôture du marché. Tel est le cas pour l’évolution des cours du pétrole.
Dans les échanges, les participants ont souligné que l’économie tchadienne doit être beaucoup diversifiée pour que les entreprises nationales soient solide pour booster la croissance économique au niveau local.