Le Ministre relève que les mesures d’urgences qui ont été prises l’ont été justement à la suite de cette conjoncture économique et financière qui se traduit aujourd’hui par une très forte tension de la trésorerie. Selon lui la situation émane de trois gros chocs que notre pays a subit : le premier est du à la baisse du cours du pétrole, le second est le choc sécuritaire qui est lié justement à l’insécurité ambiante autour du Tchad, notamment au Nord avec la Libye et dans le Bassin du Lac-Tchad et enfin un choc humanitaire lié à l’afflux massif des réfugiés sur notre territoire. Tous ces chocs cumulés ont entrainé depuis la fin de l’année 2014 un impact sur notre Budget. Les 16 mesures n’ont pas été prises au hasard; les secteurs qui ont été touchés par cette série de mesures sont des secteurs à forte consommation budgétaire. Compte tenu de la situation de baisse des ressources, il était indispensable de prendre des mesures qui s’imposent qui sont des mesures budgétaires mais également des reformes structurelles.
Pour le Ministre des Finances et du Budget, il s’est trouvé qu’au fil des années, dans les éléments de salaire, les indemnités ont accru de manière exponentielle et aujourd’hui il est quasiment impossible pour l’Etat de pouvoir honorer la masse salariale qui est à un niveau plus que considérable au jour d’aujourd’hui; il donc était important de prendre ces mesures de réduction des indemnités sur les salaires des décrétés.
Le choix des décrétés ne s’est pas fait au hasard; l’Etat a voulu par cela donné un exemple que l’ajustement commence par lui-même. Les discussions ont eu lieu afin de voir comment étendre cette mesure de manière un peu plus large aux autres catégories de fonctionnaires, mais pour une durée donnée. Notre souhait c’est de pouvoir rétablir les équilibres et de pouvoir au maximum dans dix huit mois rétablir les salaires a des niveaux qui soient plus convenables. Il dit également que ces mesures vont s’accompagner d’autres actions. Il est clair que c’est seulement ce facteur qui est mis en avant mais on ne parle pas assez des autres mesures prises au niveau du ministère des finances pour assainir notre fichier au niveau de la solde parce que nous avons une masse salariale qui est de 35 milliards par mois; c’est un niveau trop élevé parce que dans cette masse salariale il y a certainement des nettoyages a faire. C’est le cas des fonctionnaires qui gagnent des doubles ou des triples salaires, qui ne sont pas sur les lieux d’affectation; c’est aussi le cas des salariés qui perçoivent des indemnités indument, le cas des personnes décédées et que d’autres personnes continuent à percevoir leur salaire à leur place, etc. Nous avons commencé ce travail et lorsque nous allons le finaliser nous pensons que nous pouvons ramener la masse salariale à une proposition qui sera plus soutenable, qui soit économiquement et budgétairement fiable.
Le Ministre explique que sa visite à Washington s’inscrit dans le cadre normal de la participation de notre pays à l’Assemblée annuelle du Fonds Monétaire et de la Banque Mondiale. Mais cette mission avait pour un rôle primordial dans la mesure où elle permet de finaliser les échanges avec le FMI dans le cadre du programme que le pays a signé avec le FMI. Le Tchad a atteint le point d’achèvement de l’initiative PPTE depuis le début de l’année dernière et dans ce cadre le FMI suit un certain nombre d’indicateurs pour de s’assurer que le Tchad reste en droite ligne des mesures et des actions qui sont fixées. Au niveau des services du FMI et de la Direction Générale du FMI, les responsables rencontrés, ont appréciés à leur juste valeur les efforts réalisés par le Tchad . Le Ministre déclare que: « Nous étions parti pour essayer de conclure la 3eme revue mais nous avons été très agréablement surpris de constater que le FMI a bien voulu cumuler la 3eme et 4eme revues en considérant que les mesures d’urgence que nous avions prises correspondent parfaitement aux actions qui sont attendues d’un Etat responsable comme le notre. Aujourd’hui, nous pouvons considérer qu’avec le FMI, notre 3eme revue du programme est conclu et par anticipation également la 4eme revue qui ne devrait démarrer qu’au mois de novembre a été également conclue. Nous espérons qu’ à l’issue du Conseil d’Administration du FMI qui va se tenir dans quelques semaines, débouchera notamment sur les appuis budgétaires qui nous ont été annoncés ».