Il rappelle que l’équipe en charge du dossier de notre pays au FMI a séjourné à N’Djaména au mois de mars 2016 et a pu évaluer avec satisfaction les performances à fin décembre 2015 pour la conclusion de la troisième revue au Conseil d’Administration au mois de juillet 2016. La conclusion de cette revue n’a pas pu avoir lieu en raison de la non satisfaction d’une des conditions, celle relative au financement du Budget Général de l’Etat en 2016 sur la base d’une cession des 10% d’actifs pétroliers obtenus à l’issue du contentieux avec CNPC. Il était envisagé dans les hypothèses initiales retenues pour l’élaboration de la Loi des Finances Initiale de 2016, puis dans la première Loi de finances rectificative que cette vente devrait rapporter 300 milliards de FCFA, ce qui justifiait son inscription sous forme de recette en capital dans le budget.
Etant donné que cette vente n’a pas été réalisée, le dossier du Tchad n’a été présenté au Conseil d’Administration du mois de juillet 2016. Si la conclusion de cette revue avait pu avoir lieu aux dates indiquées, un décaissement de 54 milliards de FCFA au profit du Tchad devait être effectué pour l’ensemble de l’année 2016.
En plus de cette difficulté, il convient d’y rajouter qu’en raison des chocs exogènes auxquels notre pays est confronté, à savoir d’une part, la baisse des cours du pétrole et de la production, et d’autre part la situation sécuritaire précaire à nos frontières, il a été enregistré une baisse de 55 milliards de F CFA des recettes fiscales hors pétrole et d’environ 90 milliards de F CFA des recettes pétrolières.
Le Conseil d’Administration du FMI qui s’est réuni le 11 novembre 2016, a approuvé un décaissement de 61 millions de dollars, soit environ 36 milliards de FCFA.
Le Fonds monétaire international s’est félicité de l’engagement des autorités à poursuivre un ajustement budgétaire important, y compris dans le cadre de la deuxième Loi de finances rectificative de 2016 et dans le projet de Budget 2017. Se félicitant de ce que les budgets soient fondés sur des hypothèses prudentes en matière de recettes et sur la poursuite de la compression des dépenses, le FMI a encouragé les autorités à protéger les dépenses sociales prioritaires, à chercher un soutien supplémentaire des partenaires techniques et financiers, et à assurer un équilibre durable entre ajustement et financement a t-il souligné.
Le FMI a souligné la nécessité de poursuivre l’amélioration de la gestion des finances publiques et a appelé à approfondir les efforts visant à renforcer la transparence dans le secteur pétrolier et dans l’exécution budgétaire, notamment en limitant le recours à des procédures de dépenses d’urgence.
Le Ministre a formulé le vœu ardent que la conclusion favorable combinée des deux revues permettra aux autres bailleurs de fonds de procéder également aux appuis budgétaires annoncés de leur part avant la fin de l’année 2016. Il s’agit de :
· La Banque mondiale pour 80 millions de dollars, soit environ 48 milliards de FCFA ;
· L’Union Européenne pour 30 millions d’euros, soit environ 19 milliards de FCFA ;
· La Banque africaine de développement pour le reliquat de 3,5 milliards de FCFA sur les 26 milliards de FCFA annoncé après les 22 milliards de F CFA déjà décaissés ;
· L’Agence française de développement pour 10 millions d’euro, soit environ 6,5 milliards de FCFA.