La mise en œuvre des réformes structurelles est nécessaire afin de sortir le pays de la situation de crise des finances publiques. Parmi les objectifs poursuivis par le gouvernement dans le cadre de la relance de l’activité économique, figure la promotion de la transparence et de la bonne gouvernance dans la gestion des finances publiques.
La promotion de la transparence a déjà été menée par le Ministère des Finances et du Budget. Ainsi, la Direction Générale du Budget a lancé en septembre dernier le Budget Citoyen 2016 visant à vulgariser les informations budgétaires. Elle a également, dans le cadre de la réforme des finances publiques, conçu un budget en mode programme à blanc pour cinq (5) ministères pilotes (Finances, Agriculture, Infrastructures, Santé et Education).
En dépit de ces avancées majeures, le classement de notre pays en matière de transparence dans la gestion des finances publiques reste à améliorer. Ainsi, pour l’indicateur de transparence sur le Budget Ouvert de l’ International Budget Partnership (IBP), le Tchad a obtenu en 2015 un score de 5 sur 100, ce qui est largement inférieur à la moyenne globale qui se situe autour de 45 sur 100.
Deux raisons sont à l’origine de ces mauvais classements du pays :
· L’absence d’une plateforme dédiée à la diffusion des données sur les finances publiques ;
· L’absence d’un cadre de coordination des activités concourant à la transparence dans la gestion des finances publiques.
La mise en place des plateformes diffusant des données publiques appelées communément « Open Government » est la norme dans le monde entier en matière de transparence et de bonne gouvernance. La création d’un Observatoire des finances publiques permettra de disposer d’un cadre dédié à la diffusion des données sur les finances publiques et traduirait en action l’axe huit (8) relatif à l’information du public de la loi 18/PR/2016 portant code de la transparence et bonne gouvernance.
L’objectif d’une telle structure est d’exécuter des projets concourant à la transparence dans la gestion des finances publiques. Plus spécifiquement, l’observatoire sera chargé de :
· Collecter et diffuser les données et informations relatives aux finances publiques ;
· Mettre à la disposition du public le chiffrage sur les impacts budgétaires et financiers des politiques publiques ;
· Proposer un calendrier de diffusion des informations sur les finances publiques au seuil de chaque année ;
· Diffuser régulièrement un guide synthétique, clair et simple relatif au budget ;
· Fournir avec objectivité et à des fins pédagogiques, des informations régulières sur les grandes étapes de la procédure budgétaire, leurs enjeux économiques, sociaux et financiers ;
· Entreprendre toutes les actions concourant à la transparence et à la bonne gouvernance dans la gestion des finances publiques.
Le choix de l’Observatoire au lieu de tout autre mode d’organisation (commission, groupe de travail,) est motivé par sa capacité à être pérenne.
Trois (3) projets dont la mise en œuvre devraient contribuer i) à la transparence dans l a gestion des finances publiques, ii) à une plus grande efficacité des dépenses publique et iii) à une amélioration du recouvrement des recettes administratives et fiscales sont déjà inscrits dans le plan d’action triennal de l’observatoire.
La création de cette structure vient à point nommé car la mise en œuvre des projets inscrits dans le plan d’action permettra de promouvoir la transparence et la bonne gouvernance dans la gestion des finances publiques. Ce qui devrait contribuer à une plus grande performance des politiques publiques et par conséquent d’atteindre plus rapidement les objectifs de développement.